Conclusion temporaire

L'iconographie et l'observation des instruments en terre des XIe et XIIe siècles montrent la permanence du cor, occurrence médiévale provenant de corn, par analogie de forme puis contraction du terme. L'apparition, au XIIIe siècle, d'instruments plus rectilignes et des termes trompes, trompez, trompette, renforce cette observation.

Trois instruments émergent de la période romane : l'olifant, un petit et un grand cor. Il est impossible de dire aujourd'hui si les embouchures romanes s'inspirèrent toujours des embouchures directes des olifants, subirent une évolution constante, ou opérèrent une évolution radicale à la fin du XIIe siècle.

La distinction, entre les cors et les trompes, établie d'après la perce sur la base des instruments métalliques, conique pour les cors ou cylindrique pour les trompes, ne résiste pas à l'observation des embouchures en céramique qui présentent toujours des perces cylindriques ; le corps et le pavillon s'évasant ensuite, plus ou moins rapidement, selon une forme conique.

On trouve principalement les trompes dans les sites castraux, très souvent dans les tours. Ceci ne nous étonne pas, mais il est toujours bon de vérifier une hypothèse basée sur l'iconographie. La trompe et le cor comme instruments de bergers méritent d'être relégués à l'état de légende.

On peut affirmer désormais, une grande constance dans les diamètres des trompes castrales des XIII et XIVe siècles. Une standardisation des cotes s'observe sur presque tous les instruments de Rhône-Alpes. L'embouchure et le canon d'une trompe de Rougemont, les diamètres des parties centrales de Bressieux, ceux des parties antérieures de Brandes et Ars, l'ensemble réuni par la trompe de Gap, constituent des références souvent recoupées. Par contre, les diamètres des pavillons s'étendent de 70 à 140 mm, peut-être en raison de leur évasement variable, mais ce n'est qu'une hypothèse car la partie située depuis le tenon antérieur et l'extrémité du pavillon, très fragile, ne nous parvient jamais intact.

Plus que jamais, l'évolution des instruments examinés montre la nécessité d'effectuer des comparaisons avec des instruments semblables de la même époque. À la typologie précédente proposée d'après les embouchures, j'ajouterais la cuvette de Seray, même si elle n'apparaît pas fonctionnelle. Il reste à trouver les instruments de transition entre le cor roman et la trompe gothique et à établir l'évolution ultime des trompes castrales. Le corpus présenté ne couvre que la partie Est de la France ; il serait intéressant d'étendre cette étude à d'autres aires géographiques pour établir les particularités régionales ou l'improbable standardisation généralisée.

Bibliographie

Index trompes d'appel

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