Complète, la trompe du château de Craponoz fut découverte en 1882 dans une niche dissimulée au sein du mur de la tour (XIVe?), lors de travaux destinés à aménager une cuisine. La pâte rouge glaçurée vert et noir présente une épaisseur constante de 3 mm sur l'ensemble des parties de l'instrument. De profondes traces de tournage apparaissent à l'intérieur du pavillon ; quelques méplats sur la partie centrale, longue de plus de la moitié de l'instrument, témoignent d'un lissage absent sur le pavillon. Elle mesure 44 cm de longueur. L'embouchure comprend une cuvette galbée presque cylindrique, forme exceptionnelle puisque ailleurs, elles sont toujours coniques ; d'un diamètre intérieur de 19 mm, profonde de 16 mm, elle joint un conduit cylindrique de Æ 9 mm, long de 20 mm. Le canon presque rectiligne s'évase ensuite très progressivement, 15 mm en 20 cm, jusqu'au premier tenon. La courbe s'insinue soudain assez vivement sur 145 mm jusqu'au second tenon qui marque le départ du pavillon ; peu courbé, il s'évase ensuite de 40 mm en 9 cm. La cuisson et les traces de glaçure permettent de proposer une datation ne remontant pas avant la fin du XIIIe siècle.
Les trompes légères, au son clair particulier, étaient destinées aux annonces publiques. Dans plusieurs manuscrits de la fin du XIIIe et du XIVe siècle, elles appellent les badeaux pour assister au châtiment du faux témoin, au supplice du pilori ou à la promenade des adultères.
Photo Yves Bobin, Patrimoine de l'Isère.
Coupe et vue de profil de l'embouchure